Qu’est-ce qui, consciemment ou non, m’empêche de passer à l’action ?

Procrastiner, ce n’est pas juste “ne pas être motivé”. C’est plus profond que ça.

La procrastination, c’est la tendance à repousser ce qui est important ou nécessaire, même si on sait qu’on devrait le faire. C’est choisir une activité plus facile ou plus plaisante à court terme (scroll sur le téléphone, ranger un tiroir, faire une sieste, améliorer la page d'accueil au lieu de finir le tableau de mots clés...) plutôt que d’affronter ce qui demande de l’effort, du courage ou de l’inconfort.

Comment la reconnaître ?

On imagine souvent la procrastination comme quelque chose de passif : tu ne fais rien, tu remets à plus tard, tu tournes en rond.

Mais il existe deux formes de procrastination :

• La procrastination passive : tu es figé(e), tu n’arrives pas à te mettre en mouvement. Tu repousses encore et encore ce que tu dois faire, tu t’en veux, mais tu restes bloqué(e).
• La procrastination active : tu es en mouvement… mais dans le mauvais sens. Tu remplis ton emploi du temps de tâches secondaires, non prioritaires, faciles ou rassurantes. Tu es ultra occupé(e), mais pas sur ce qui compte vraiment.

Et c’est souvent cette procrastination active qui est la plus perverse, car elle donne l’illusion d’avancer. Tu ressens une forte intensité dans ton activité, tu fais "plein de choses", mais malgré tout, les résultats ne suivent pas.

Et ça te renvoie un message terrible : “Je travaille énormément, je m’épuise, et pourtant je n’y arrive pas… Qu’est-ce qui cloche chez moi ?”

Un exemple fréquent :

“je bosse 85h/semaine sur ma boutique”... et quand on creuse, la personne a créé 8500 fiches produits, mais elle n'a jamais analysé son travail ou lancé une publicité.

Ce n’est pas un manque de travail, c’est un manque de priorisation.

Et c’est bien souvent de la procrastination déguisée : tu évites ce qui fait peur ou qui te met en insécurité (exposer ta boutique, investir de l’argent, te rendre visible…), et tu te réfugies dans ce que tu maîtrises, ce qui ne te confronte pas à un vrai risque.

Voici quelques signes que tu es peut-être en train de procrastiner, même si tu es actif(ve) :

• Tu reportes sans cesse une tâche précise.
• Tu dis "je le ferai demain" mais demain devient après-demain.
• Tu te sens coupable de ne pas avancer, mais tu trouves toujours une autre "priorité".
• Tu remplis tes journées… mais tu n’as pas l’impression d’avancer concrètement.
• Tu t’épuises sur des micro-tâches, mais les vraies décisions restent en suspens.

Ce que tu fuis

Quand tu procrastines, ce n’est pas de la paresse. C’est souvent une peur déguisée.

Tu fuis peut-être :

• La peur d’échouer, de ne pas être à la hauteur
• La peur de réussir (oui, celle-là existe aussi : car réussir implique du changement)
• Le regard des autres, ou le jugement
• L’inconfort d’un apprentissage nouveau
• L’exposition, la confrontation à la réalité

Procrastiner, c’est souvent une tentative de te protéger d’un inconfort psychologique.

Mais à force de vouloir éviter la gêne du moment, tu crées un mal-être bien plus grand : celui de stagner, de perdre confiance, de t’en vouloir.

Alors pose-toi cette question chaque fois que tu bloques :

"Qu’est-ce que je suis en train d’éviter ?"

La réponse est souvent le début de ta libération. Et parfois, simplement en nommant la peur, elle perd déjà une partie de son pouvoir.